Auberge de Dardagny Chronique d’un déjeuner lumineux au cœur du Mandement

Certaines adresses renaissent comme on respire à nouveau : lentement, avec profondeur, en révélant un charme que le temps avait simplement endormi. L’Auberge de Dardagny, blottie entre vignes et pierres anciennes, fait partie de ces lieux qui réapparaissent avec une élégance tranquille. Alors que l’ouverture officielle est prévue pour début 2026, l’auberge accueille déjà quelques convives et dévoile les contours d’une maison tournée vers la sincérité du terroir.

Un décor où l’authenticité prime

À l’entrée, un café-épicerie réchauffé par l’odeur de viennoiseries et la présence d’une cave à vins bien pensée pose le ton : ici, la gourmandise n’est jamais loin. La grande table ronde invite au partage, tandis que la salle principale, baignée de lumière, s’ouvre sur une cour intérieure où l’on pourrait imaginer s’attarder aux beaux jours.

Aux murs, 25 illustrations originales d’Albertine, artiste genevoise originaire du village, ajoutent un souffle poétique. Initialement pensées comme une simple décoration, elles séduisent tant que certaines ont déjà trouvé leur acquéreur une preuve de l’attachement immédiat que suscite l’endroit.

La cuisine de Fabio Stridi : précision, instinct et respect du produit

Le midi, la maison propose une carte courte trois entrées, trois plats, trois desserts articulée autour d’un Menu du marché. La démarche est claire : privilégier la fraîcheur, travailler le produit sans l’alourdir, raconter le terroir à travers des gestes simples.

Tarifs du midi :

  • Plat : 22.- CHF

  • Entrée + plat : 35.- CHF

  • Plat + dessert : 30.- CHF

  • Menu complet : 40.- CHF

Le soir, la table s’élargit : malakoffs dorés, viandes grillées sur ceps de vigne, chasse selon la saison, fromages affinés, et une collection de panettones maison que le chef prépare avec un soin artisanal.

Fait remarquable, presque déconcertant : ils ne sont que deux en cuisine. Une petite brigade, une grande maîtrise.

Notre déjeuner aujourd’hui une lecture du terroir en trois actes

Entrées

Salade mêlée

Un début tout en fraîcheur, volontairement épuré. Une entrée simple, efficace, qui ouvre le palais sans l’alourdir.

Pressé de saumon et crevettes, sauce béarnaise

Un contraste délicat entre le fondant du saumon et la fermeté subtile des crevettes. La béarnaise, soyeuse et parfumée, aurait gagné à être servie plus chaude pour libérer pleinement ses arômes d’estragon.

Un regret : l’absence du Pithivier de volaille

À 12h45, petite déception : le Pithivier de volaille et foie, accompagné de cèpes et d’une sauce madère, n’était déjà plus proposé. Une entrée aux accents de saison que j’aurais aimé découvrir. Cette absence se remarque d’autant plus que, pour un déjeuner servi dès 12h00, l’auberge se positionne dans une fourchette tarifaire plutôt élevée, avec des prix à partir de 30 CHF un choix assumé, mais qui ne conviendra pas à tous les budgets.

Plats

Risotto aux champignons persillés, vieux Sbrinz

Une assiette chaleureuse, presque forestière. Les champignons libèrent un parfum boisé, adouci par le persil frais. Le vieux Sbrinz apporte cette note subtilement saline et légèrement fruitée qui enveloppe le tout avec rondeur.

Sébaste au thym citron, frisée à la napolitaine

Un plat lumineux, parfaitement équilibré entre la fraîcheur du thym citron et les amertumes maîtrisées de la frisée.
Petite réserve personnelle : la cuisson du poisson, très nacrée, s’est révélée un peu trop rosée pour mon goût. Un bref passage supplémentaire aurait offert un fondant idéal.

Desserts

Tarte pomme–framboise

Une douceur d’automne : la framboise apporte son éclat, la pomme sa rondeur. Une tarte simple, bien exécutée, fidèle à l’esprit maison.

Crème caramel aux épices douces

Un dessert réconfortant, à la texture soyeuse, ponctué d’un caramel légèrement amer et d’épices délicates. Une fin de repas classique mais profondément gourmande.

Note pratique : ici, vous êtes hors réseau

Un détail qui mérite d’être mentionné : aucun signal, pas de Wi-Fi, aucune connexion possible.
Un charme bucolique pour certains, une contrainte pour d’autres. À anticiper avant de s’installer.

En conclusion

L’Auberge de Dardagny signe le retour d’une table où l’on célèbre le terroir sans ostentation. Une cuisine sincère, une atmosphère habitée, un village qui retrouve une part de son âme. Malgré quelques nuances une entrée manquante, une cuisson peut-être trop rosée le lieu s’impose déjà comme une adresse à suivre, à revisiter, et à accompagner dans sa renaissance.

Une maison où le temps ralentit, où l’on déjeune avec simplicité et profondeur, et où l’on se reconnecte à l’essentiel… en se déconnectant complètement.

Informations utiles

Auberge de Dardagny
504 route du Mandement 1283 Dardagny
+41 79 913 12 83
auberge-dardagny.ch
Instagram : @auberge_dardagny_official


Laurence

Passionnée par l’univers de la mode, de la beauté et des événements, je suis journaliste spécialisée dans les sujets lifestyle et luxe. À travers une plume élégante et précise, je décrypte les dernières tendances, raconte des histoires captivantes et met en lumière des talents inspirants. Mon approche mêle analyses pointues et expériences sensorielles pour transporter mes lecteurs dans un univers raffiné. Toujours en quête d’authenticité et d’émotion, je m’efforce de transformer chaque article en une véritable invitation à rêver.

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